La diaspora iranienne en France nous semble à la fois familière et méconnue. Familière parce que le cinéma iranien s'est chargé de nous la faire connaître, cinéma qui est d'ailleurs souvent fait par des réalisateurs appartenant eux-mêmes à cette diaspora (qu'on pense par exemple à Asghar Farhadi, Abbas Kiarostami ou Bahman Ghodabi). Mais méconnue surtout car cette diaspora qui nous apparaît comme très active sur les plans culturels et politiques depuis la révolution islamique de 1979 (avec le point d'orgue du mouvement international de contestation de 2009 qu'on a appelé la "révolution verte") est assez invisible en dehors des soubresauts des manifestations politiques. Cette invisibilité serait-elle le signe d'une structure non-communautaire des immigrés iraniens de France ? D'une intégration réussie qui diluerait peu à peu l'identité iranienne ? Pourrait-on dans ce cas continuer à parler de "diaspora" iranienne ?

Le cas de Paris et de l'Ile-de-France, en tant que première région d'accueil en France de ressortissants iraniens ou d'origine iranienne, nous servira d'entrée pour cette émission. Pour en parler, nous recevrons :