La Nouvelle Bouquinerie : Voix voyageuses
La Nouvelle Bouquinerie : Voix voyageuses

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dimanche 29 septembre 2019
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Rediffusion le jeudi 3 octobre à 18h

La Nouvelle Bouquinerie fait sa rentrée sur Radio Campus en présence des poétesses Laure Gauthier et Katia Bouchoueva, venues croiser les voix multiples qui résonnent dans leurs œuvres : les voix du poète François Villon dans je neige, et celles d'une ballerine voyageuse dans Alger Céleste.

Laure Gauthier est poétesse, son travail porte sur les liens entre poésie et musique contemporaine, et elle collabore avec des compositeurs, des artistes plasticiens, des scénographes, pour imaginer de nouveaux dispositifs poétiques et d'incarnation de la voix. je neige (entre les mots de villon) est paru en 2018 aux éditions Lanskine ; il s'agit d'un long poème polyphonique où s’expriment les voix possibles pour elle de Villon, poète du XVe siècle, l’auteur du Testament et de la « Ballade des Pendus ». Plaçant son texte à rebrousse-poil de l"obsession biographique" – celle qui figure le poète en brigand fréquentant les tavernes et côtoyant le gibet –, Laure Gauthier tend l'oreille à la "vie d'écrire", au mouvement logé dans l'irréductible entre la vie et l'oeuvre, contre les lectures qui recouvrent les voix possibles du poème, celles qui taisent les silences et les ruptures en remplissant les blancs. Dire, au contraire, les mots absents de la poésie de Villon, parler depuis les interstices entre ses mots : faire entendre ce qui reste quand on met à terre les poèmes. Le mouvement qui ondoie sous les mots, ou juste avant les mots. 

Katia Bouchoueva est slammeuse et poétesse. Née à Moscou en URSS, elle vient aussi de la scène slam de Grenoble où elle vit, et d'Alger où elle a commencé à écrire. Dans ses poèmes, elle joue avec les mots de l’histoire et de ses lieux, qu'elle fait rencontrer ceux des contes, des mythes, des rêves et de ses propres trajets intimes ; elle crée ainsi entre ces territoires une cartographie singulière, qui serait la délimitation d’un territoire reçu dans l’enfance et réinventé par les mots. Katia Bouchoueva collabore également avec des compositeurs et musiciens, collaboration qu'appelle sa poésie au fort marquage oral, corporel et musical. Les jeux de rapprochement et de décentrement suivent chez elle le fil et le rythme de la langue et de ses voyages. Alger Céleste, recueil paru en 2019 aux éditions Publie.net, suit l’odyssée d’une ballerine voyageuse et de ses avatars, personnages de fille libres, filles-tigres, filles-chat, qui font un pied-de-nez aux califes, aux colonels, au Grand Cafard Staline et autres connards. Dans sa suite de poèmes vocalisés, elle mélange le Nord et le Sud, l’Est et l’Ouest, l'air et la terre ; entre Moscou et Alger, les polarités s’inversent – et si Odessa devenait une étape de l’Odyssée ?

À lire et à visiter : 

– Laure Gauthier, je neige (entre les mots de villon), éd. Lanskine, 2018.

Site : https://www.laure-gauthier.com/ 

– Katia Bouchoueva, Alger Céleste, Publie.net, coll. "L'esquif", 2019.

Version numérique : https://www.publie.net/livre/alger-celeste-katia-bouchoueva/

Musique :

Daniel Johnston, "I Give Up", The Lost Recordings II, 1983.

Agent Orange "Too Young To Die", Living in Darkness, 1981.

Clogs, "Kapsburger", Lantern, 2006.

The Limiñanas, "Russian Roulette", I've Got Trouble in Mind, Vol. 2, 2018.

Générique et virgules : 

Ron Gallo, "Young Lady You're Scaring Me", Heavy Meta, 2017.

Trisomie 21,"Where Men Sit", Elegance Never Dies, 2017.

Last Train, "Dropped by the Doves", Weathering, 2017.

La Nouvelle Bouquinerie
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