White Wine • Vignette Junko
Aujourd'hui on recevait Carys Davies autrice d'Eclaircie chez Quai Voltaire traduit de l'anglais par David Fauquemberg. Ce roman a obtenu le prix du meilleur livre étranger 2025.
Où il a été question d'iles désertes ou presque, d'une vache et d'un cheval, de deux hommes et d'une extraordinaire héroïne, Mary, de la place du lecteur, du bonheur de traduire, des langues qui disparaissent, de la propriété de la terre et de qui a le droit d'y vivre, de littérature et de comment naissent les idées et d'un dictionnaire de langue norne...
Pour la photo de l'autrice : (c) Alexandre Weinberger / La Table Ronde. Tous droits réservés
La chronique de début d'émission était consacrée à Kairos de Jenny Erpenbeck, traduit par Rose Labourie (Editions Gallimard) (seul le prononcé fait foi)
Mais avant de commencer, est-ce que vous croyez vraiment que l’amour est plus fort que tout ?
Je ne sais pas si Katharina et Hans se posent cette question.. mais ce soir j’avais envie pour commencer de vous parler de Kairos, un roman écrit par une autrice de l’ex Allemagne de l’Est parce qu’on ne parle pas assez de la littérature allemande en général.
Tout commence par ce qu’on appelle d’habitude un coup de foudre un soir de 1986 à Berlin Est. Katherina et Hans se rencontrent par hasard dans un bus.. Bon y’a une particularité c’est que lui a 34 ans de plus qu’elle, qu’il est marié, a un enfant. il est écrivain, a un poste à la radio nationale.. quand elle n’est qu’étudiante, vit chez ses parents et se cherche encore largement.
Tout commence pour le mieux entre les deux qui vivent une véritable passion.. fusionnelle. mais bientôt la vie les séparera et l’homme qui se partage entre deux femmes vivra très mal que la jeune femme rencontre un homme alors qu’elle est partie étudier loin de Berlin. Commence alors la révéléraiton de ce dont on se doutait quand on pense passion, une emprise suffocante et sadique de la part d’un homme. Vous me direz peut être qu’on a déjà lu ça, mais sûrement pas comme ça et pour au moins deux raisons :
- par son écriture, l’autrice réussit à rendre sensible les étapes de cette amour. le jeu sur les pronoms personnels est particulièrement passionnant (oui je sais cette phrase peut paraître bizarre et pourtant je la maintiens) De même, l’emprise est aussi une question de mots, de rabâchage, de répétitions jusqu’à faire perdre au mot leur sens.
- l’autre raison c’est qu’on est en allemagne de l’est en 1986 si vous l’aviez oublié, trois ans avant la chute du mur. et ce n’est pas anodin car Hans est un personnage de ce régime.. il est venu vivre à l’est après la guerre, il a fréquenté l’élite intellectuelle.. et dans ce pays où le pouvoir abuse, il est lui aussi un rouage… créant un effet d’écho étonnant entre l’intime et le politique.. quand le couple s’effondre en même temps que le mur)
les pages finales sur l’espèce de gueule de bois des Allemands de l’est ayant retrouvé la liberté sont d’une profonde justesse.
Malgré les apparences, ce n’est pas un roman historique. ce n’est pas un roman d’amour. c’est l’un et l’autre et c’est bien plus que cela (je crois qu’on entend que ce roman m’a enthousiasmé!)
Puis on a écouté Kate Bush Running up that hill
L'émisssion était réalisée par Simon. Merci.
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