Ephemerals • You'll Never See Me Cry (Ambassadeurs Remix)

Mots de passe : La "race", avec Houria Bouteldja
Mots de passe, l'émission qui passe les mots en revue.
Des tribunes aux hémicycles, des plateaux de télévision jusque dans la rue, les mots passent, repassent et font passer des messages passablement flous.
De quoi ces mots sont-ils le nom ? Quelles sont les vieilles recettes de la novlangue ? Quels éléments de réflexion peut-on tirer des éléments de langage ?
Un jeudi sur deux à 20h sur Radio Campus Paris, Mots de passe passe les mots à la question.
Passez le mot sur Twitter . Disponible aussi sur Spotify.
Demandez le programme !
Les extrêmes. Avec Pierre Serna et Constantin Brissaud.
Les valeurs de la République. Avec Marcel Gauchet, Rémi Brague et Janie Pélabay.
L'Etat de droit. Avec Blandine Kriegel, Ghislain Benhessa et Elsa Margueritat.
Les mots de l'économie. Avec Thomas Porcher.
Les experts. Avec François Cusset et Renaud Lambert.
Le barbare. Avec Barbara Cassin.
L'urgence écologique et climatique. Avec Christophe Bouton.
Les philosophes. Avec Henri de Monvallier.
Le souverainisme. Avec Jacques Sapir et Georges Kuzmanovic.
L'égalité. Avec Nathalie Heinich.
Les "boniments" du capitalisme. Avec François Bégaudeau.
La "race". Avec Houria Bouteldja.
...
La citation.
Jean Baudrillard, Mots de passe : « Car les mots sont porteurs, générateurs d'idées, plus encore, peut-être que l'inverse. Opérateurs de charme, opérateurs magiques, non seulement ils transmettent ces idées et ces choses, mais eux-mêmes se métaphorisent, se métabolisent les uns dans les autres, selon une sorte d'évolution en spirale. C'est ains qu'ils sont passeurs d'idées. [...] Le langage pense, nous pense et pense pour nous. [...] On croit avancer à coups d'idée – et c'est sans doute le fantasme de tout théoricien, de tout philosophe – mais ce sont aussi les mots eux-mêmes qui génèrent ou régénèrent les idées, qui font offices d' « embrayeurs ». En ces moments-là, les idées s'entrecroisent, se mêlent au niveau du mot, qui sert alors d'opérateurs – mais d'opérateurs non technique – dans un catalogue où le langage lui-même est jeu. Ce qui en fait un enjeu au moins aussi important que les idées. »
Pour contacter l'émission, proposer un sujet, suggérer des ouvrages : motsdepasse@radiocampusparis.org
Mots de passe : "race", avec Houria Bouteldja. Longtemps le mot "race" fut interdit, tu effacé. On a même proposé de l'enlever de la Constitution. Race était à la fois un mot plein d'excès et le mot de trop. Pourtant, on l'entend de nouveau. Le mot est redevenu à la mode. Mais il ne sort pas toujours des mêmes bouches. Eric Zemmour aussi bien que Pap Ndiaye l'emploient volontiers. La "Race", le mot de trop ou le mot qui nous manquait ? Un mot désuet ou brûlant d’actualité ? La "Race", quoi en dire ? La "Race", pour quoi faire ? On en parle dans Mots de passe, avec Houria Bouteldja.
Invitée
Mots de passe reçoit Houria Bouteldja, militante "décoloniale" attachée à l' "autonomie indigène" au sein des luttes, est co-fondatrice du Parti des Indigènes de la Républiques, et membre de Paroles d'Honneur, qui publie Beaufs et Barbares: le pari du nous, aux éditions la Fabrique.
Houria Bouteldja propose une définition politique de la "race" comme "technologie d'organisation sociale", produite par l'histoire, notamment le capitalisme impérialiste.
Dans son dernier livre, elle fait aussi un pari, celui d'une "souveraineté populaire" unissant "prolétariat blanc" et "prolétariat indigène". Vaste programme!
Citations
"Mon hypothèse est que la race est consubstantielle de la formation des Etats modernes. Dès lors, l'analyse consistant à opposer "racisme d'en haut" et "racisme d'en bas" ou à innocenter l'Etat en faisant du racisme une variable conjoncturelle manque de pertinence : il existe une relation dialectique entre les deux que l'idée gramscienne d'Etat intégral peut nous aider à comprendre." ( (Beaufs et Barbares, p.14)
"L'Etat racial oscillera toujours entre une version "naturaliste" et une version "historiciste". La première propose une conception biologique et héréditaire de la race, la seconde une conception progressiste selon laquelle l'indigène peut se réformer. Il est certes vu comme archaïque, mais sa rencontre avec l'Europe peut le libérer de cette condition. Nous le verons, les deux versions, apparemment exclusives l'une de l'autre, ne seront que des adaptations stratégiques du mode capitaliste aux défit de l'histoire, aux transformations sociales et aux luttes, ou, comme l'écrit Sadri Khiari, des expression différentes de la "modalité idéologique de la lutte des races"." (Beaufs et Barbares, p.33)
Les derniers épisodes

Mots de passe : les "boniments" du capitalisme ave...
jeudi 27 avril 2023

Mots de passe : l'égalité // Nathalie Heinich
vendredi 14 avril 2023

Mots de passe : souverainisme // Jacques Sapir et...
jeudi 16 mars 2023

Mots de passe : les philosophes
jeudi 16 février 2023

Mots de passe : l'urgence écologique et climatique
vendredi 3 février 2023

Mots de passe : Les experts
jeudi 22 décembre 2022
Mots de passe
Abonnez-vous au podcast