En Pleines Formes : l'animalité
En Pleines Formes : l'animalité

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dimanche 24 avril 2016
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Aujourd’hui dans En Pleines Formes, nous allons tâcher d’être bêtes, ou du moins parler de bêtes...

Pour questionner les différents rapports entre animalité et art contemporain, nous recevons aujourd'hui Lionel Sabatté, artiste plasticien, dont le travail est souvent fait à partir de matériaux récupérés (poussières, miettes de bois...), ainsi que Marion Zilio (critique et commissaire ) et Julien Verhaeghe (docteur en esthétique, enseignant chercheur et critique), tous deux commissaires de l'exposition "Cannibalisme <> Animalisme" (automne 2015, galerie Anne Perré hors-les-murs). 

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Lionel Sabatté, « Meute de loups « – Loups en moutons de poussière, structures métalliques – Dimensions variables – 2011 – Courtesy de l’artiste et collection privée[/caption]

La bêtise ou la sauvagerie sont deux états péjoratifs où l'on condamne le prétendu sauvage ou idiot pour cette part d’animal qu’il aurait en lui. Il y a deux problèmes avec cette affirmation : d’abord que ce qu’il y aurait d’animal en nous ne serait que négatif, et qu’il faudrait rejeter ce qui n’est pas intrinsèquement humain. Et alors même que, depuis des siècles, la dialectique nature / culture ne cesse de s’ancrer avec toujours plus de force, les animaux dans la culture sont toujours plus domestiqués.

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Valérie Vaubourg, La vie en rose, 2004, papier peint, dimensions variables[/caption]

Pourtant dans l’histoire de l’art, la représentation de l’animal apporte d’autres réflexions : dans le Bœuf écorché (1655) de Rembrandt ou La Raie (1728) de Chardin, c’est la boucherie qui nous saute au yeux, l’esthétique morbide du corps bestial. Il faut attendre le XXe siècle pour que soient explorée l’immense diversité des interactions entre homme et animal, les différentes implications de ce rapport. L’animal est tour à tour sujet, motif, et parfois même support de l’art. Pensons aux interactions directes entre artiste et bête, dans l’œuvre Interview with a cat (1970) de Marcel Broodthaers ou dans le plus violent I like America and America likes me (1974) de Joseph Beuys. Pensons aussi aux sculptures arachnides inquiétantes de Louise Bourgeois ou aux sculptures félines plus réjouissantes d’Alain Séchas. Pensons-même à l’animal devenu support de l’œuvre, notamment dans les cochons tatoués de Wim Delvoye. 

Animation et interviews : Florian Gaîté et Flore Di Sciullo

Chroniques : Florence Dauly, qui nous parlait des événements incontournables du printemps, et Jeanne Laurent à propos de l'événement qu'elle a co-programmée avec Aliéner Vallet et Zoé Raphaël, la semaine floue, du 28 avril au 5 mai, à la galerie du Génie de la Bastille à Paris). 

Réalisation : Etienne Bertin

En Pleines Formes
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