Alimentaire mon cher Watson: Les supers aliments
Alimentaire mon cher Watson: Les supers aliments

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mercredi 15 novembre 2017
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Connaissez-vous les supers aliments ? Baies de goji, graine de chia, poudre d’açai ou encore chou kale, ils envahissent les rayons des magasins et les réseaux sociaux. Chacun d’eux renferme au minimum 12 propriétés nutritives. Ce sont un peu les supers héros de la bouffe. Energisant, stimulant, bon pour la digestion, rassasiant ou encore fortifiant pour les dents, ils sont censés nous donner une meilleure santé. Mais sont-ils aussi supers qu’on le dit ou qu’on veut le croire, Alimentaire mon cher Watson a mené l’enquête. 

Chez Canal Bio dans le XIXe arrondissement de Paris, on vend depuis une dizaine d’années des baies de goji, aujourd’hui de nouveaux produits se sont ajoutés dans les étals et sous plein de formes différentes. « Désormais les industriels produisent des mueslis à base de goji, des jus, ou des biscuits à la graine de chia », explique Olivier Mugler, fondateur de la boutique créée en 1995, pionnière de l’alimentation bio à Paris. 

Le principal bémol avec ses aliments? Le prix. Un kilo de chia coûte en moyenne 10 euros, mais pour le klamath, une algue, le prix peut atteindre 400 euros au kilo. Certes, on en consomme peu, seulement quelques grammes par jour. L’autre problème de ces aliments vient de leur provenance: Asie et Amérique Latine principalement. « Ce que je recommande à mes patients, c’est de ne consommer qu’un aliment de ce genre ou deux, et de surveiller la provenance », explique Marc Le Quenven, naturopathe dans le VIIe arrondissement de Paris. « En fait, on peut remplacer la plupart de ces aliments, la pomme par exemple, fait partie des supers aliments, mais les graines de lin, qu’on trouve en France, apportent les mêmes nutriments que la graine de chia. »

Mais si leurs propriétés sont trouvables dans d’autres produits moins chers et locaux, pourquoi les supers aliments ont-ils autant la cote ? Pour Danielle Rapoport, psychosociologue de la consommation à Paris, dans le IVe arrondissement, ils sont surtout révélateurs de notre façon de consommer. « Il existe dans l’esprit humain, l’idée du manger magique. On ne mange pas seulement un produit, mais toute une symbolique. Ce qui peut être porteur de rêve, d’imaginaire. C’est à dire ces graines de goji c’est formidable si j’en mange une poignée je vais me sentir bien, c’est magique. » En parallèle, les consommateurs veulent rompre avec l’industrie alimentaire de masse, et personnaliser leur alimentation. En somme, ça fait bien de manger des supers aliments. 

Alors pourquoi pas, mais mieux vaut les consommer avec modération, et surveiller leur provenance. 

Alimentaire Mon Cher Watson
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