En vert et contre tout : un jardin dans la ville
En vert et contre tout : un jardin dans la ville

Partager

Type
Autre
vendredi 13 octobre 2017
Télécharger

Le jardinier est-il l'avenir de l'homme ?

Le jardinage, c'est une pratique millénaire à laquelle nos ancêtres se sont adonnés sans trop se poser de questions, parce qu'il fallait se nourrir. Puis l'exode urbain et l'industrie agroalimentaire sont passés par là et nous avons oublié ces gestes. Jusqu'à ce que la nécessité d'un retour à la terre s'impose, faisant fleurir les rues et les balcons.

La part du colibri urbain, c’est un carré de potager où l'on fait pousser un plan de tomates pour combattre le gris du périph’ et la sinistrose qui l’accompagne. Le messie Pierre Rabhi l’a dit "cultiver son lopin de terre, si petit soit-il, est un acte politique, c'est un acte de résistance".

Nous avons écouté. Nous avons retourné la terre, semé et fait la danse de la pluie et celle du soleil. Et partout ont germé des potagers et des jardins partagés, des incroyables comestibles, des circuits courts et même des fermes urbaines. Partout l’engouement est palpable. Les jeunes gens modernes ont la main verte et veulent savoir ce qu’ils mangent.

Semer, jardiner, c’est déjà faire un acte d’anticipation. On plante pour voir éclore dans une semaine, un mois ou des dizaines d’années. Mais pour combien de temps ? Simple effet de mode ou transformation significative de notre rapport à la terre ? Le local sera-t-il la norme de consommation en 2050 ? Est-ce que le jardinage sera une obligation civique ? La ville nouvelle sera-t-elle organisée autour d’un jardin ?

La face du monde

Facteur Graine, un potager collectif et pédagogique, inspiré par les méthodes de la permaculture, sur le toit de la Poste de la Chapelle à Paris. Le collectif est lauréat cette année du premier prix Parisculteur, initiative portée par la mairie de Paris pour végétaliser la ville et encourager l'agriculture urbaine.

La table ronde

Nos invités :

- Léa Mestdagh, docteure en sociologie, chercheuse associée au Centre de recherche sur les liens sociaux de Paris Descartes (CERLIS), autrice d’une thèse bientôt publiée chez L'Harmattan intitulée "Des jardiniers partagés entre discours et pratiques : du lien social à l'entre-soi".

- Camille Dumat, enseignante chercheuse à l'École nationale supérieure agronomique de Toulouse (ENSAT), co-autrice de l'ouvrage "Jardins partagés : terres inconnues", créatrice du Réseau Agriville, un réseau international d'innovations pédagogiques et de recherches participatives pour les agricultures urbaines.

Extrait du reportage d'Arte : "Agriculture urbaine, futur eldorado de l’agrobusiness ?"

La denrée rare

Quelques minutes pour vous parler abeilles et fin du monde. Alors que ces petites bêtes sont responsables de la survie et l’évolution de 80 % des plantes à fleurs, elles disparaissent de plus en plus vite. Mais qui veut la peau de ces ouvrières incroyables ? Et bien nous les humains, les néonicotinoïdes, le varroa, et nous, encore et toujours. Cette chronique a notamment été rendue possible grâce à un épisode de "C'est pas sorcier" de Fred et Jamie. Et pour aller plus haut, pour aller plus loin, l'émission Interception de France Inter se demande "Comment sauver les abeilles ?"

L'utopie oubliée

Cultiver son lopin de terre n'est pas donné à tout le monde, lorsqu'on n'est pas propriétaire. Pourtant, jardiner devrait être un droit, pour se nourrir, le ventre comme l'esprit. Récolter ce que l'on sème, pour s'élever et rester digne. C'est pour répondre aux besoins des plus modestes et démunis que les premiers jardins ouvriers ont fait leur apparition, au cours du 19e. En France, c'est la Ligue du Coin de Terre et du Foyer qui a mis sur pied et vanté les mérites des premiers jardins ouvriers. Pour mieux comprendre l'essor des jardins ouvriers, découvrir le concept de terrianisme et les ambitions de cette Ligue, nous vous conseillons la lecture de Cent ans d'histoire des jardins ouvriers, 1896-1996: la Ligue française du coin de terre et du foyer, de Béatrice Cabedoce et Philippe Pierson.

La beauté du geste

Les projets qui nous ont tapé dans l’oeil ce mois-ci, c’est une ferme urbaine et une borne de recyclage de mégot.

- Le Paysan Urbain cherche de l’amour et de l’argent pour installer leur ferme urbaine dans le 20ème arrondissement de Paris. Le projet est à soutenir ici sur Bluebees.fr.

- La Borne to Recycle de GreenMinded souhaite recycler les quelques 30 Milliards de mégots que nous jetons sur le sol chaque année en France. Apparemment tout est recyclable, du filtre au tabac et c’est à soutenir sur Ulule.

Les rendez-vous gaiement

Les événements pour une mise au vert dans notre viseur :

- La 9e édition du Jour de la nuit, samedi 14 octobre, pour se balader sous les étoiles, observer les chauves-souris et comprendre les effets de la pollution lumineuse. Tous les événements sont répertoriés sur une carte interactive sur le site du Jour de la nuit.

- Projection du documentaire "En quête de sens", vendredi 20 octobre, à 19 heures, à la Maison du Zéro Déchet à Paris. Le film raconte le voyage de Nathanael Coste et Marc de la Ménardière, parti à la rencontre des grands penseurs d'aujourd'hui pour mieux comprendre les crises actuelles et la manière d'y répondre. Toutes les informations sur l'événement Facebook, sans oublier l'inscription sur le site de la Maison du Zéro Déchet.

Envoyez-nous vos suggestions et commentaires ici : envertetcontretout@radiocampus.org. Et retrouvez-nous pour notre prochaine émission vendredi 10 novembre à 20h.

A trier
Abonnez-vous au podcast