Restitution des oeuvres d'art : quels enjeux ?
Restitution des oeuvres d'art : quels enjeux ?

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Entretien
Sciences
Société
Autour du globe
jeudi 20 décembre 2018
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La pierre de Rosette, le Buste de Néfertiti, les marbres du Parthénon, la statue de Ramsès II, Les Noces de Cana de Véronèse, le Zodiaque de Dendérah, les têtes de souverains du Royaume d’Ifé (Nigéria), autant d’œuvres qui sont exposées dans des musées prestigieux tels que le Louvre, le Musée du Quai Branly, le British Muséum, le Neues Muséum à Berlin…

Et surtout, ce sont des œuvres acquises illégalement, elles ont été volées, bien souvent !

Par exemple : en 1797, Bonaparte rapporte d’Italie le tableau Les Noces de Cana, peint par Véronèse. Depuis, l’œuvre est exposée au Louvre, et il semble qu’elle ne retournera jamais à Venise.

Je continue : en 1803, lors de la conquête de l'Égypte par Napoléon, les français mettent la main sur la pierre de rosette. L'Angleterre gagne une bataille contre la France et récupère cette célèbre pierre. En 2009, l’Égypte la réclame, sans succès.

Et la même Égypte réclame depuis 30 ans le buste de Néfertiti, exposé à Berlin, au Neues Museum. Même silence.

Le 23 novembre 2018, le président Emmanuel Macron annonce rendre 26 œuvres d’art réclamées par le Bénin. Cette décision a lieu au moment même où les deux universitaires Selwin Sarr et Bénédicte Savoye rendent un rapport au président français. Ils prônent la restitution des œuvres d’art provenant des pays africains.

Car 85 à 90 % du patrimoine africain serait aujourd'hui hors du continent. Et 90 000 pièces africaines sont détenues par les musées français.

Restitution, oui, mais comment ? A quel prix ? Des enjeux de taille se posent, cela voudrait par exemple dire que des musées comme le Quai Branly, le Musée de L’Homme ou le Louvre perdraient bien des pièces ! Mais surtout, c’est un enjeu d’identité pour les pays spoliés et cela est lié à la notion de réparation.

Pour en parler, nous recevons Alexandra Galitzine-Loumpet, maître de conférence en anthropologie à l'Inalco, Saskia Cousin, maître de conférence en anthropologie à Paris Descartes et Joanes Louis, avocat au barreau de Paris et membre du CRAN (Conseil Représentatif des Associations Noires de France).

Les Voix du Crépuscule
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