J’avais prévu à l’origine d’habiller la présentation de cette troisième émission de notre cycle consacré à l'invisible avec The Invisible Man, chanson bien eighties du groupe britannique Queen quand, ce matin, en ouvrant la radio, j’entends que Christophe, une de mes idoles, génial bricoleur de sons, vient de décéder, dans la ville où je l’avais vu pour la première fois sur scène.

Ce soir, on parle donc de l’invisible avec….

… d’abord un petit tour au Vietnam, sous terre, pour visiter quelques installations secrètes de l’armée Vietcong

… ensuite, L’invisible, de Gautier Paille (produit par le Creadoc) nous fait entendre les souvenirs de Léa : après avoir tenté de se suicider, ce qui lui a occasionné un traumatisme crânien, la jeune femme raconte son réveil du coma et parle de son rapport à elle même.

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Ghost Record[/caption]

…avec Ghost Record de Alexandre Duval produit par ARTÉ Radio & mises en ondes et mixé par Arnaud Forest, nous révèle des enregistrements réalisés avec des médiums, dans lesquels l’artiste entend des coups et des voix qui semblent venus de l’au-delà… En 2010, l’artiste britannique Georgina Starr fait l’objet d’une exposition dans l’entrepôt-galerie du Confort Moderne à Poitiers. La majeure partie de l’exposition est consacrée à son travail plastique mais dans une petite pièce noire à l’écart derrière un rideau une petite lumière éclaire une platine vinyle. En manipulant le bras de la platine surgissent d’étranges fragments de  voix. Sur le disque sont gravés des locked grooves, c’est-à-dire des sillons sans fin d’une durée d’une seconde et 8 dixièmes. Ces boucles sont issues d’enregistrements que Georgina Starr a réalisés lors de séances avec des médiums. En écoutant très fort les séances de spiritisme, l’artiste y entend des coups, des voix, comme venus de l'au-delà. Le jeu de la répétition aiguille notre écoute et nous amène à chercher des indices sonores de ces présences invisibles. Par le biais de l’enregistrement radiophonique, Georgina Starr se prête elle-même au jeu de la répétition quand les empreintes de sa voix font l’objet de manipulations sur support vinyle. I am a record and I am the medium, nous dit-elle. … enfin, comme chaque mois, Léa Minod nous ouvre son tiroir plein d’enregistrements jamais utilisés. Aujourd’hui, c’est Gemma, sa Grand-Mère, qui réapparaît à travers les souvenirs de sa mère et de ses tantes.

On se quitte après la pièce musicale proposée ce mois-ci par le studio d’électroacoustique du conservatoire de Pantin : on écoute Hagioscopes, de Faye-Yannarou.

Prochaine émission le 26 avril avec un nouveau cycle, consacré à la/les répétition/s.

Cette émission a été produite par François Bordonneau. Le montage d'introduction comprend des extraits sonores issus du CD "Christophe Pour les Indiens", montage sonore de Gwénola Guirriec inséré dans l’ouvrage "Christophe, Résonances de l'Inconnu" de Jean Cléder (Le Bord de l'Eau Editions, 2006)

+ Ecoute directe les dimanches à 18h00 : https://www.radiocampusparis.org/ + Spotify : https://open.spotify.com/episode/48c9ZUndyjSq55jW8jAVGW?si=BzKmAy7KSOS6ApjwP24kCg