Métalleux et mélomanes adorateurs des Grands Anciens, Accords Electriques vous invite à un hommage au plus métalleux des écrivains fantastiques, H.P. Lovecraft (1890-1937), dont nous avons fêté la mort le 15 mars dernier, date de sortie de Non-Euclidean Spaces d’Anthropia, présenté dans l’émission du 5 avril (à réécouter en podcast).
Mais qui était donc Howard Philips Lovecraft ? Personnalité réservée voire asociale, brillante mais malade, profondément tourmentée et pessimiste, Lovecraft peut être considéré à juste titre comme le petit frère littéraire d’Edgar Allan Poe. Or, l’oeuvre de Lovecraft, dont le nom même est devenu synonyme d’un univers mystérieux et monstrueux, ne peut se limiter à quelques histoires fantastiques ou d’horreur. Car il plane dans ses nouvelles et ses romans, comme l’Appel de Cthulhu ou les Montagnes Hallucinées, quelque chose d’archaïque et d’imperméable aux progrès de la science.
À une époque, la première moitié du XXe siècle, où tout concourait à un avenir radieux promis par la technique mais déjà obscurci par les ravages de la Grande Guerre, Lovecraft a décrit les contours d’un monde invisible mais indescriptible, une véritable mythologie alternative incarnée par ces créatures semi-divines mais aux intentions maléfiques que sont les Grands Anciens, et dont de malheureux protagonistes découvrent l’ombre menaçante qui plane sur le monde.
Cet univers sombre, torturé, sans issue, ne pouvait que séduire les métalleux qui, dès les débuts du genre, se sont appropriés l’imaginaire de l’homme de Providence. Ainsi, morceaux par morceaux, sous-genres par sous-genres, les musiciens de metal ont donné une matière sonore à ses plus terrifiants cauchemars.
Certains ont adopté des noms, d’autres ont dédié toute leur oeuvre, mais tous, au moins une fois, ont consacré un titre, ou glissé une référence à Lovecraft dans leurs compositions, rendant ainsi hommage, dans les ténèbres de l’underground métallique, à l’écrivain des ombres de l’âme humaine.
Pendant plus d’une heure et demie, nous vous proposons non pas une simple playlist, mais un véritable voyage musical dans l’esprit angoissé et angoissant de cet écrivain majeur de la littérature fantastique contemporaine, au travers de morceaux choisis dans différents sous-genres du metal, comme autant de reflets inquiétants d’une même figure immuable et insaisissable…
Intro : Abominables échos
Saille – Fhtagn (extrait – Ritu)
Cradle of Filth – Mother of Abomination (extrait – Nymphetamine)
Adagio – R’lyeh The Dead (Dominate)
Périple dans les Montagnes Hallucinées
The Great Old Ones – Je ne suis pas fou (Tekeli-Li). Les deux albums du groupe français sont consacrés à l’univers de Lovecraft.
Orphanage – At The Mountains of Madness (By Time Alone). Le groupe néerlandais a également dédié une chanson au Cas de Charles Dexter Ward sur leur premier album, Dominion.
The Vision Bleak – Horror of Antarctica (Carpathia). Cet album est dédié à la mémoire de l’écrivain et contient le célèbre titre Kutulu !
Interlude : Un mal ancestral
Portal – Antiquate (Seepia). L’intégralité de la discographie de la formation australienne est consacré aux mythes des Grands Anciens.
Mercyful Fate – The Mad Arab (Time). Une suite (« Kutulu – The Mad Arab Part II« ) se trouve sur l’album Into the Unknown.
De Cthulhu à Dagon
Metallica – The Call of Ktulu (Ride The Lightning). Metallica fait également allusion à Lovecraft dans « The Thing That Should Not Be » (Master of Puppets), inspiré du Cauchemar d’Innsmouth.
Cradle of Filth – Cthulhu Dawn (Midian). Cradle of Filth a glissé plusieurs références à Lovecraft dans ses chansons, jusqu’à nommer une de ses compilatons Lovecraft and Witch Hearts (2002).
Draconian – Cthulhu Rising (Dark Oceans We Cry).
Melkong Delta – Interludium (The Music of Erich Zann). Ce concept-album est inspiré de la nouvelle éponyme.
Therion – Call of Dagon (Sirius B). Therion a également composé le titre « Cthulhu » (Beyond Sanctorum) pendant sa période death.
Saille – Dagon (Eldritch). La formation néerlandaise glisse régulièrement des références lovecfratiennes dans ses morceaux.
Weird Tales
Dunwich – Escape From Innsmouth (Heliagmanoth). Cette formation italienne méconnue tire son nom d’une ville lovecraftienne et a fait plusieurs références à l’oeuvre de l’écrivain dans ses albums. Cette chanson est inspirée de la nouvelle Le Cauchemar d’Innsmouth.
Electric Wizard – Dunwich (Witchcult Today). Electric Wizard a concacré la majeure partie de ses compositions à Lovecraft. Cette chanson fait référence à la nouvelle L’Abomination de Dunwich.
Dreams in the Witch House – The Confession/Arkham Ouverture (Dreams in the Witch House). Ce projet original de « Lovecraftian Rock Opera » a été mené sous l’égide de la H.P. Lovecraft Historical Society. L’album est inspiré de la nouvelle La Maison de la Sorcière et réunit de nombreux guests tels que le guitariste Bruce Kulick (Kiss) et Doug Blair (WASP).
Catacombs – Awakening of The World’s Doom (In The Depths of R’yleh). Ce projet de funeral doom a consacré son premier album à un thème lovecraftien récurrent, la ville mythique de R’yleh.
Dark Moor – The Silver Key (Beyond the Sea). Les Espagnols s’inspirent sur ce morceau du roman La Clé d’Argent.
Dream Theater – The Dark Eternal Night (Systematic Chaos). Cette chanson est tirée de la nouvelle Nyarlathotep.
Outro : Un 15 mars 1937…
Morgoth – Darkness (Cursed). Extrait de leur premier album, cette chanson reprend des vers du poème Nemesis.
SepticFlesh – Lovecraft’s Death (Communion).
Pour aller plus loin
The H.P. Lovecraft Archives : ce site très complet (en anglais) recense dans l’onglet « Popular Culture » tous les références culturelles et notamment musicales à Lovecraft.
Metal Storm : ce site d’information metal (en anglais) propose une liste des albums inspirés de Lovecraft dans différents sous-genres.
SteffMetal : ce blog (en anglais) propose une sélection de 5 albums incontournables inspirés de l’oeuvre de Lovecraft.
Lovecraft et le metal européen : une influence tentaculaire. Un article (en français) très intéressant sur l’influence de l’homme de Providence sur les musiciens de metal.
