Ce soir dans La Matinale de 19h nous discutons du militantisme féministe, de son histoire et de son évolution avec Marion Charpenel, auteure d’une thèse en science politique sur la mémoire des féministes. En seconde partie d’émission, Nadège Lharaig représente sur notre plateau La Fondation des Femmes, première fondation qui finance des associations de lutte contre le sexisme et la violence, pour plus d’égalité entre les sexes.
En ce 8 mars, journée internationale des droits de la femme, le sujet du féminisme est on ne peut plus actuel. Et à une époque où l’on cherche en permanence à définir un « nouveau féminisme », il ne faut pas oublier que le féminisme est un mouvement avec une histoire, et qu’il n’est pas si déconnecté que ce que l’on peut croire de son héritage. Il existe bien au sein des mouvements féministes des visions différentes de ce que doit être l’égalité femme/homme, ainsi que des divergences générationnelles. Mais comme Marion Charpenel le soulève dans sa thèse, tous les mouvements féministes partent de ce même vécu de femme dans une société inégalitaire et d’un sentiment d’indignation légitime. Un passé commun qui permet à tous les mouvements de se retrouver sur les grands combats que sont la violence faite aux femmes ou les inégalités de salaire.
« On parle toujours de problème d’héritage dans le féminisme, mais le mouvement féministe n’a de cesse de commémorer son histoire et ses grandes figures. (…) après les jeunes générations ont aussi le droit de faire des choix dans cet héritage«
Les inégalités femmes/hommes persistent en France, que ce soit dans les écarts de salaire ou dans la représentation des femmes à des postes décisionnaires, tout comme les clichés concernant les tenues vestimentaire ou les attitudes dans les lieux publics. Les mentalités évoluent lentement, un peu trop en tout cas pour Nadège Lharaig qui avec La Fondation des Femmes propose d’aider des associations féministes à soulever des fonds pour agir plus, plus fort et plus efficacement. Lancé début mars, la fondation espère donner rendez-vous à tous les donateurs chaque 8 du mois pour parvenir à soulever près de 300 000 euros cette année. Sans chercher à remplacer les structures publiques censées s’occuper du droit des femmes, La Fondation des Femmes se donne pour vocation d’être une source de financement supplémentaire pour faire de cette lutte un vrai mouvement citoyen.
« Les inégalités persistent, les mentalités évoluent, pourtant on a des associations qui travaillent sur le terrain, qui mettent en place des actions, mais ces associations manquent de fonds et de moyen pour pouvoir agir efficacement »
Dans sa chronique politique, Valentin revient sur le « Brexit » et de la France qui utilise les migrants de Calais comme moyen de pression, et Fanny est de retour pour nous parler de ses petites pépites nauséabondes du web dont vous raffolez toujours autant.
Présentation : Violette Voldoire / Co-interviews : Jules Brelaz et Anna Péan / Chroniques : Valentin Baudena et Fanny Malek / Web : Erwan Duchateau / Réalisation : Tiffany Battistel / Coordination : Camille Regache et Elsa Landard
