Le snob d’un autre : les snobismes alimentaires
Le snob d’un autre : les snobismes alimentaires

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Autre
mercredi 19 décembre 2018
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A l’occasion de la grande soirée de Noël de Radio Campus Paris, Le Snob d’un Autre a enregistré en direct du Point Ephémère son nouvel épisode autour des snobismes alimentaires.

Au même titre que l’eau pour s’hydrater ou l’air pour respirer, la nourriture est un besoin vital. On mange, on ne tombe pas en syncope et on peut vaquer à ses activités. Basta. A priori, le regard des autres n’aurait pas à intervenir dans cette activité liée à la banale survie. On imagine que les hommes préhistoriques devaient parfois jouer à qui a trucidé le plus de mammouths au cours de ses quinze ans de vie ou à « qui a la plus grosse baie » mais globalement, se nourrir servait surtout à assurer la continuité de l’espèce. Les choses ont bien changés aujourd’hui.

Manger est devenu une activité sociale, un moment où l’on se rassemble entre pair pour partager un repas. Donc fatalement, qui dit activité sociale, dit différences sociales. On ne mange pas pareil en fonction de ses moyens financiers. Au delà de la question de la quantité des aliments posés sur la table, la noblesse a érigé le fait de se nourrir en action qui la distingue du reste de la population en créant des mets fins et sophistiqués et en ritualisant le repas à grand renforts de règles de bienséance qui nous suivent encore aujourd’hui : « Marie Apolline, on ne met PAS les coudes sur la tables ».

Manger nous distingue les uns des autres et permet ainsi de juger celui qui ne mange pas comme moi. Surtout aujourd’hui où la nourriture cristallise énormément de débats de sociétés : Tu manges de la viande ? Tu es une brute immonde qui mérites de crever et de errer dans l’enfer des méchouis. Tu ne manges ni porc ni alcool ? Tu ne mérites pas de vivre en France, Sainte patrie du vin rouge et du sauciflard. Tu fais tes courses à la bio coop ? Sale bobo bouffeur de graine à la solde des Illuminatis. Bref, tous le prétextes sont bons pour mettre son nez dans l’assiette du voisin. Particulièrement à l’approche des repas des fêtes de fins d’années et de tout ce qu’il peuvent engendrer comme tensions « Charlotte est végétarienne, comment on va faire pour la dinde ?» « Vous mangez des huitres à chaque réveillon, bah bonjour la bourgeoisie !! » « Mais on habite à Cancale » « Bah même!! »

Invités : 

Raphaël Dhuot, sociologue et membre du laboratoire ALISS, Alimentation et Sciences Sociales  Alessandra Montagne, cheffe et fondatrice du restaurant Tempero dans le 13ème arrondissement de Paris.

Playlist :

Lio – Banana Split

Philippe Katherine – La Banane

Supertramp – Breakfast in America

Astérix et Clépoâtre (film) – Quand l'appétit va tout va

Animation : Ines Benkicham  accompagné de Fleur Palazzeschi  / Chroniques et réactions :  Aliette Hovine, Maureen Lepers, Tom Clément, Thibaut Madani, Maxime Fassiotti, Elsa Landard / Micro-Trottoirs : Elsa Landard / Réalisation : Maxime Fassiotti / Mise en ligne et montage : Maxime Le Roch

Le Snob d'un Autre
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