La Bouquinerie dont vous êtes le héros : épisode 1
La Bouquinerie dont vous êtes le héros : épisode 1

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Autre
mardi 29 mars 2016
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Toutes les deux semaines, La Bouquinerie propose à ses chers auditeurs – et brins d’auteurs – de laisser aller leur plume à leur guise… selon quelques contraintes, pour écrire pas à pas une nouvelle... Alban coordonne cette affaire et vous livre le premier épisode de la nouvelle dont vous êtes le héros.

Ce mardi 22 mars, vous en avez écrit les premiers mots, et c'est le texte de Matthieu Parlons qui a été sélectionné ! Un texte qui a su entretenir une atmosphère de mystère assez particulière. C'est aussi un texte qui résonne, un texte oral, un texte pour les ondes. Cette "Marie ne...". Mari(n)e. Une femme à la négative dont le nom répété nous a envoûté. Mathieu semble avoir pris plaisir à se jouer des consignes d'Alban ! Eh oui, nos règles et nos contraintes sont certes là pour vous embêter, et nous avons trouvé bien audacieux d'avoir su les respecter et... les contourner ! Voici donc le texte de Matthieu :

« Quand fond la neige où va le blanc ? »

Intéressant. Marie n’était pas là. Marie n’était pas dans le salon. Marie n’était pas dans la salle de bain. Marie n’était pas dans la chambre. Marie n’était tout simplement pas là : ni dans les pièces à vivre, ni dans les pièces d’eau. Marie n’était pas en avance. Marie n’était pas en retard. D’ailleurs, Marie n’avait pas donné d’heure ou de rendez-vous. Le cas échéant, Marie n’avait pas pris la peine de laisser un petit mot d’explication sur la table d’entrée, ni sur la table du salon, ni sur la couverture du lit, et avait méticuleusement omis de laisser le moindre indice (dessin, rébus, pictogramme, nuage de lait ou de fumée), pour prévenir de son absence. Marie n’avait pas non plus daigné envoyer un SMS pour prévenir d’un départ urgent ou bien d’un retour imminent. En fait, pour tout dire, je restais équanime. Impossible qu’il y ait brouillage entre nous. Formidable. Marie n’avait rien du commun des mortels, absolument rien : Marie n’avait pas de travail (cursus honorum : Marie n’avait-elle pas démissionné de son poste sitôt promue ?); Marie n’avait pas de petit copain (ars amandi : Marie n’avait-elle pas décidé de mettre un terme à leur relation ?); et surtout, Marie n’avait pas d’appartement (un doute : Marie n’avait-elle pas subitement décidé de partir voyager : en Chine, au Japon, en Corse ou au Costa Rica, qu’en sais-je ?). J’appelais. En vain. Marie ne répondait pas. Marie n’était pas disponible. Marie n’était pas libre. Marie n’était pas là. Intéressant... Je me pris à douter. Marie n’avait-elle jamais existé ? Je crois bien qu’en réalité Marie n’existait pas. Un courant d’air traversa la pièce. «Eh bien, bon vent, Marie !», me dis-je, sans haine et sans colère. Après tout, à quoi bon poursuivre des fantômes, des spectres et des chimères, quand on est bel et bon vivant ?

On remercie Matthieu autant qu'on le félicite pour ces belles lignes. Maintenant, à vous d'écrire la suite ! Alban a fixé les prochaines contraintes :

Le texte de Mathieu est le terreau fertile de vos idées, les contraintes d'Alban sont là pour les triturer, n'hésitez pas à en jouer !

Envoyez nous tout ça par mail à labouquinerie@radiocampusparis.org ou à l'adresse postale :

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