Museum side : Arnold Schönberg & Bernard Buffet
Museum side : Arnold Schönberg & Bernard Buffet

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dimanche 8 janvier 2017
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Cette saison, avec Museum side, on vous emmène parcourir la capitale pour dénicher pour vous les expositions qui valent le coup d’œil ou celles qui au contraire sont un peu décevantes. Le principe chaque mois : deux expositions à l'affiche dans de grands musées parisiens sur lesquelles nous débattons avec à chaque fois un invité spécialiste qui nous donne des clés de compréhension.

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Arnold SchönbergRegard bleu, 1910Huile sur carton, 20 x 23 cm© Vienne, Centre Arnold Schönberg © Belmont Music Publishers/ Paris, ADAGP, 2016[/caption] [caption id="attachment_46269" align="alignnone" width="239"]

Richard FischArnold Schönberg posant devant ses peinturesLos Angeles, 1948© Vienne, Centre Arnold Schönberg[/caption] [caption id="attachment_46270" align="alignright" width="225"]

Arnold SchönbergAutoportrait bleu, 1910Huile sur contreplaqué,31,1 x 22,9 cm© Vienne, Centre Arnold Schönberg © Belmont Music Publishers/ Paris, ADAGP, 2016[/caption]

On connaît Arnold Schönberg principalement comme le révolutionnaire de la musique classique telle qu'on la connaissait avant le milieu du XIXe siècle. Théoricien du dodécaphonisme ( une composition désormais faite de douze sons), le compositeur, professeur à Vienne puis à Berlin, choisit alors un chemin difficile pour lequel il sera fortement critiqué. Sa musique, considérée comme moins harmonieuse, est jugée sévèrement. Mais il faut se rappeler que le génie de la musique est né à Vienne le 13 septembre 1874 et il évolue dans un univers artistique en pleine effervescence. La Sécession viennoise, avec des artistes comme Klimt, Schiele ou Kokoshka, bat son plein et prône un art total. On est dès lors moins étonnés d'apprendre que Schoenberg peignait à côté de ses créations musicales dans un esprit de Gesamtkuntwerk ou art total. Il exposera aux côtés du mouvement Der Blaue Reiter dont ses principaux représentants sont Kandinsky bien sûr mais également Franz Marc et August Macke. Le musée d'art et d'histoire du judaïsme propose dans son exposition « Arnold Schönberg. Peindre l'âme » présentée jusqu'au 29 janvier 2017, de découvrir les saisissants autoportraits de Schoenberg à travers le prisme de son œuvre musicale puisque le parcours est rythmé par des points d'écoute. Le propos est très bien conçu et fait sens grâce aux différentes pièces musicales de Schoenberg.

Le 8 janvier 2017, nous recevons Fanny Schulman, conservatrice au musée et commissaire de cette exposition très intéressante.

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Arnold SchönbergPaysage nocturne [III], 1911Huile sur contreplaqué, 21 x 20 cm© Vienne, Centre Arnold Schönberg © Belmont Music Publishers/ Paris, ADAGP, 2016[/caption] [caption id="attachment_46273" align="alignnone" width="300"]

Vassily KandinskyImpression V (Parc), 1911Huile sur toile, 106 x 157,5 cm© Paris, Centre Pompidou, MNAM-CCI dist. RMN-Grand-Palais / Bernard Prévost[/caption] [caption id="attachment_46274" align="alignnone" width="300"]

Richard GerstlFamille Schönberg, 1907Huile sur toile, 110 x 89 cm© Vienne, Museum Moderner Kunst Stiftung Ludwig[/caption]

Le sous-titre de l'exposition aurait pu être « Bernard Buffet, le mal-aimé ». Le musée d'art moderne de la ville de Paris revient, dans sa rétrospective, sur le peintre probablement le plus célèbre dans la période de l'entre-deux-guerres mais également le moins compris par la suite. Le jeune Bernard Buffet, né en 1928 à Paris, quitte l'école en 4e et réussit le concours d'entrée à l'Ecole des Beaux-Arts à 16 ans. Il peint alors dans sa chambre chez ses parents rue des Batignolles avant d'aménager un petit atelier dans sa chambre de bonne 11 rue Mariotte. Son succès est fulgurant surtout qu'il gagne le premier prix de la critique à 20 ans organisé par la galerie Placide pour « Deux hommes dans une chambre ». Quelques années plus tard, il rencontre les marchands Maurice Garnier et Emmanuel David. C'est grâce à eux qu'il obtient d'avoir une exposition annuelle toujours à la même période à la galerie Drouant-David (vernissage premier jeudi de février) et à la galerie Visconti pour ses dessins et ses aquarelles. Donc dès le départ, il est remarqué par les institutions, certains collectionneurs. C'est la période de l'entre-deux-guerres, rappelons-le, où il y a ce phénomène de jeunesse. On a besoin d'idoles notamment jeunes : il y a Françoise Sagan, Yves Saint-Laurent, etc.

Mais à partir de sa série sur les oiseaux, tout bascule. Il est désormais très riche, il épouse en secondes noces après huit ans de relations avec Pierre Bergé la pin-up de l'époque Annabel Schwob. La roue a tourné, il est critiqué pour son appartenance à la jet-set. Pourtant, les honneurs continuent : il est élu à l'Académie des Beaux-Arts en 1974, un musée entier lui est consacré au Japon créé par un de ses collectionneurs passionnés mais il est boudé par les institutions. Les journalistes résument le dilemme ainsi : « Alors à votre avis, horriblement beau ou magnifiquement affreux ? » Le musée d'art moderne de la ville de Paris soulève la question dans la rétrospective de Bernard Buffet, présentée jusqu'au 26 février 2017.

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Bernard Buffet (1928-1999). "Femme au filet". Huile sur toile, 1948. Paris, musée d'Art moderne.[/caption] [caption id="attachment_46276" align="alignnone" width="300"]

L'Atelier, 1947 149 x 200 cm, huile sur toile Musée Bernard Buffet, Surugadaira (Japon) © Musée Bernard Buffet © ADAGP, Paris 2016[/caption] [caption id="attachment_46278" align="alignnone" width="300"]

Bernard Buffet (1928-1999). "Les plages, le parasol", 1967. Paris, musée d'Art moderne. Dimensions: 200x524 cm[/caption] [caption id="attachment_46277" align="aligncenter" width="226"]

Autoportrait sur fond noir, 1956 129,3 x 96,8 cm, huile sur toile Collection Pierre Bergé © Dominique Cohas © ADAGP, Paris 2016[/caption]

Les chroniques :

Marie-Hélène : expo photo : Andres Serrano à la Maison européenne de la photographie jusqu'au 29 janvier 2017

Agathe : Et pourquoi pas? La collection permanente de la Cité de l'architecture et du patrimoine

Charlotte : Les lignes de l'art : le catalogue de l'exposition "Ludwig Van, le mythe Beethoven" jusqu'au 29 janvier 2017 à la Philharmonie de Paris

Les coups de cœur :

Agathe : Philippe Honoré à la mairie du XVIIIe arrondissement de Paris

Charlotte : "La pente de la rêverie, un poème, une exposition" jusqu'au 30 avril 2017 à la Maison de Victor Hugo à Paris

Marie-Hélène : "Carl André. Sculpture as place, 1958 - 2010" jusqu'au 12 février 2017 au musée d'art moderne de la ville de Paris

Marion : "Fantin-Latour, à fleur de peau" jusqu'au 12 février 2017 au musée du Luxembourg

Présentation : Florence Dauly. Co-interview : Agathe Cabau. Chroniques : Marion Bonassies, Charlotte Landru-Chandès, Marie-Hélène Gallay, Agathe Cabau. Réalisation / Louis-Julien Pannetier.

Museum Side
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